Pages

L'occultisme ne s'épanouit vraiment que lorsqu'il est soumis au Divin. La Mère

Un Jeu de Marseille original


Cartes à jouer et tarots de Marseille: la donation Camoin


Ce nouveau jeux de 52 cartes, construit traditionnellement sur le rouge et le noir, prendra le nom de jeu de Marseille. En revanche, délaissant la symbolique du tarot aux références religieuse, royaliste ou militaire, André Breton et ses amis, que rejoignent bientôt Tzara, Adamov, Benjamin Péret, René Char, choississent des persoennages symboliques de leur esprit révolutionnaire ou de leur admirations littéraires:
Carreau et coeur sont remplacés par la roue sanglante (révolution) et la flamme (amour), pique et trèfle par l'étoile noire (rêve) et la serrure (connaissance), les honneurs (roi, dame, valet) sont remplacés par le génie, la sirène et le mage. Ainsi : Beaudelaire la religieuse portugaise, et Novalis étaient génie, sirène et mage de flamme ; Sade, Lamiel (héroine de Stendhal) et Pancho Villa, les honneurs de roue ; Lautréamont, Alice, Freud, ceux d'étoile ; Hegel, Helen Smith, Paracelse ceux de serrure; le joker devenant le Père Ubu, dessiné par Alfred Jarry, que les surréalistes admiraient particulièrement.


Créé en mars 1941, autour d'André Breton à la villa Air-Bel, dans la banlieue de Marseille, par les surréalistes bloqués tout l'hiver dans l'attente de leur visa pour les Etats-Unis, ce jeu de cartes, plus tard édité par André Dimanche, enracine dans notre ville une partie importante des collections surréalistes du Musée Cantini. Offertes en mémoire de arian Fry, l'inlassable organisateur du Comité Américain de Secours aux intellectuels qui se batit pour obtenir près de trois mille visas, ces cartes réunissent les noms de réfugiés prestigieux.
En effet, autour d'André Breton qui dessina la serrure et le poulpe de Paracelse pour évoquer le mage de connaissance, Jacques Hérold tira au sort Lamiel et Sade, Jacqueline Lamba, la roue de la révolution et Baudelaire, André Masson : la religieuse portugaise et Novalis, Victor Brauner: Hélène Smith et Hegel, Wilfredo Lam: Alice et LAutréamont, Oscar Dominguez : Freud et l'étoile noire du rêve, Max Ernst : Pancho Villa et l'as de flamme.
Toutes les cartes furent ensuite mises au point par Frédéric Delanglade et publiées dans le numéro 2 de la revue V.V.V. à New York en 1943.

Le jeu de Marseille p39
Le Tarot de Marseille p73
Le Jeu de Cartes Surréaliste p79

 Le Jeu de Marseille est un jeu de cartes inspiré du Tarot de Marseille créé en Mars 1941 par les Surréalistes réfugiés à la villa Air-Bel à Marseille.

Le Jeu a été publié pour la première fois dans la revue surréaliste "VVV" en 1943, puis édité à Marseille par André Dimanche et fabriqué selon un procédé artisanal, par le Maître-Cartier Grimaud en 1983.

Indépendamment du joker (Ubu, par Jarry), les seize cartes (en y comprenant les as) qui commandent le Jeu de Marseille ont été dessinées, à raison de deux pour chaque participant, par:

Victor Brauner
André Breton
Oscar Dominguez
Max Ernst
Jacques Hérold
Wifredo Lam
Jacqueline Lamba
et André Masson

Pour que l’ensemble ainsi constitué garde un caractère collectif, aussi anonyme que possible, elles ont été reprises scrupuleusement d’un seul trait par Robert Delanglade.