Tant que l'âme est dans la chair, elle n'est jamais sans la chair.
TertulienL'âme et la chair
Le véritable occultisme
La gamme intérieure d'expérience spirituelle est un très grand
domaine de la conscience humaine ; Il faut pénétrer jusqu'à ses profondeurs les
plus lointaines et à ses étendues les plus vastes. Le supraphysique est tout
aussi réel que le physique ; sa connaissance est une partie de la connaissance
intégrale. La connaissance du supraphysique a été associée au mysticisme et à
l'occultisme, et ce dernier a été banni comme superstition et erreur délirante.
Mais l'occulte fait partie de l'existence : le véritable occultisme n'est pas
autre chose qu'une étude des réalités supraphysiques et un dévoilement des lois
secrètes de l'être et de la Nature, de tout ce qui n'apparait pas à la surface.
Il s'efforce de découvrir les lois secrètes du mental et de l'énergie mentale,
les lois secrètes de la vie et de l'énergie vitale, les lois secrètes du
physique subtil et de ses énergies tout ce que la Nature ne fait pas jouer
ostensiblement à la surface ; il recherche aussi l'application de ces vérités
et pouvoirs cachés de la Nature pour étendre la domination de l'esprit humain
au-delà des opérations habituelles du mental, des opérations habituelles de la
vie, des opérations habituelles de notre existence physique. Dans le domaine
spirituel, qui est occulte au mental de surface dans la mesure où il dépasse
l'expérience normale et pénètre dans la supranormale, on peut non seulement
découvrir le Moi et l'Esprit, mais aussi la lumière de la conscience
spirituelle qui nous élève, nous renseigne et nous guide, et aussi le pouvoir
de l'Esprit, la
voie spirituelle de connaissance, le mode spirituel d'action. Connaître ces
choses et amener ces vérités et ces forces dans la vie de l'humanité correspond
à une partie nécessaire de son évolution.
Sri Aurobindo, LA VIE DIVINE,
La connaissance et l'ignorance,
Chp 43 La réalité et la Connaissance Intégrale L’évolution se déroule sur la terre
L’évolution se déroule sur la terre et la terre est par conséquent le véritable champ du progrès.
Sri Aurobindo
Le démon inconnu d'Hergé
Bertrand Portevin est l'auteur du Monde inconnu d'Hergé paru chez Deny
en 2002. Il remet la main à la plume, et poursuit, pour nous, son voyage
initiatique en compagnie d'Hergé.
L'auteur apporte mille et un
arguments, mille et un étonnements, autant de révélations sur la façon
dont Hergé crypta ses albums. Le père des aventures de Tintin et Milou,
détenteur d'un surprenant secret de famille, était féru d'astrologie, de
mythologie et d'alchimie. Il bâtit son Grand OEuvre, ses 22 albums en
couleurs, sur le canevas ancestral de la kabbale et des cartes du Tarot
auxquelles il accordait une confiance aveugle. A l'origine de son succès
mondial, il y a cette trame et, pour outil, la "Ligne Claire ". Elle
fut le véhicule d'une pensée de la même veine, un trait d'équilibre, la
"Voie" pour cheminer entre le bien et le mal, le juste milieu des
taoïstes. Toute sa vie, il tendit la main, par trait interposé, pour
accompagner ses lecteurs, en toute honnêteté, sans masquer les
difficultés ni les chausse-trapes, et conquérir l'Alphard, l'étoile des
Philosophes ! Les aventures de Tintin et Milou sont une ligne claire, un
fil conducteur des âmes et des esprits tendus vers l'équilibre. Elles
ont la même force, la même profondeur que les contes, les légendes et
les mythes.
Le Soleil même
Il découvrit cette vérité,
le Soleil même
qui demeure dans l'obscurité
le Soleil même
qui demeure dans l'obscurité
Rig-Véda, III.39.5
Le changement physique
L’évolution a toujours eu une signification spirituelle et le changement physique a seulement servi d’instrument.
Sri Aurobindo
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Sri Aurobindo
De l'arcane de la Teinture
Ainsi aussi faut-il l'entendre de l'arcane de la teinture.
Il enlève toutes les incommodités de l'âge, toutes les maladies et tout ce qui
détruit la santé, laquelle est rétablie. Il faut savoir que cet arcane est une
teinture qui possède une conduite et une propriété particulières, différentes
de celle des trois autres et par l'intermédiaire desquelles elle agit et
apporte la santé. Parce que la teinture teint le bon et le mauvais, le grossier
et le subtil. Et de la même manière, elle travaille dans le corps. Ses
opérations se présentent ainsi : de ce qui est corrompu, malsain, mauvais, elle
fait quelque chose de bon et de sain. Tout comme elle fait de l'argent à partir
du cuivre. Elle ne sépare pas ce qui est mauvais de ce qui est bon, mais teint
l'un et l'autre afin qu'au bout du compte ils soient semblables. Elle teint les
corps hydropiques et ictériques et en fait des corps bien portants. Ce n'est
pas que la cause de l'hydropisie soit expulsée ou séparée de ce qui est bon,
mais elle est rendue bonne et le corps redevient ce qu'il doit être lorsqu'il
est dans sa meilleure santé. Comme le fumier qui n'est que putréfaction mais
qui peut être transformé en élixir par une méthode subtile, en sorte que toute
putréfaction est chassée, et cependant le fumier n'est pas séparé de la
pourriture. En réalité, tout est transmuté en une autre essence, en une autre
nature. Nous devons donc comprendre de cette teinture qu'elle teint le corps
sans nulle séparation du mauvais et du bon et sans rien ôter de l'essence
originelle de l'homme. Elle renouvelle au contraire tout cela. Il faut savoir
qu'un corps teint ne s'attarde pas dans sa forme ancienne. Comme un métal qui
est changé en un autre, le fer en cuivre par exemple. Il en est de même du
plomb qui n'a plus alors ses anciennes propriétés mais celles de la teinture.
Il faut donc le comprendre ainsi de la nature des corps teints, ils prennent
celle de la teinture et jamais ne conservent celle de leur ancien état. Bien au
contraire, leur forme et leur corps sont beaucoup plus nobles et meilleurs
qu'ils ne l'étaient à l'origine. Comme il en est de l'or que l'on obtient à
partir du fer ainsi que nous l'établissons dans notre traité des
transmutations.
Ainsi, la vertu de la teinture est un renversement vers le
meilleur. C'est le cas en ce qui concerne la teinture des métaux. Peu en ont
connaissance et il faut comprendre qu'il y a beaucoup de teintures : des
teintures métalliques et des teintures corporelles, et l'une est meilleure que
l'autre. Il faut donc retenir les différences qui existent entre elles. Il y a
aussi des teintures naturelles, tel le safran, la fleur, le soufre. D'autres
proviennent de l'art, comme la pierre, le réalgar* et autres semblables. Et
l'on doit savoir qu'en cet arcane se tient un grand commencement. Il faut aussi
savoir de la teinture qu'elle doit être dirigée vers le membre qui lui convient
afin de lui apporter ses propriétés. Il y a sept teintures, une pour chaque
membre. Pour le cœur, la teinture qui vient en aide au cœur ; pour le cerveau,
celle qui concerne le cerveau. Et ainsi de suite. Toutes préparées à partir de
métaux, d'herbes ou autres choses appropriées. De cette façon, le corps entier
est teint, et pas seulement par une teinture mais par toutes. Une teinture
teint un métal, une autre un autre. Ainsi doit-on le comprendre et la pratique
est la suivante :
• RECETTE : prends l'essence des membres et sépare-la des
éléments. Place ensuite cela sur le feu et laisse en digestion jusqu'à
élévation de l'ensemble. Qu'il ne reste rien au fond et qu'aucune matière ne
soit visible. Prends ensuite cette substance et mets-la dans un vaisseau que tu
auras hermétiquement luté et que tu conserveras au frais et à l'humidité. Elle
se résoudra alors en une matière visible et c'est d'elle que nous traitons ici.
Nous nous en tenons à un discours bref car si nous voulions en dire davantage,
nous nous exposerions aux railleries des stoïciens que nous préférons éviter,
ne nous étant adressé qu'aux alchimistes.
*L'arsenic jaune, d'après Moyse Charas.
Fin du cinquième livre des Archidoxes de Théophraste
concernant les arcanes.
concernant les arcanes.
ARCHIDOXES DE THÉOPHRASTE
Neuf livres sur les mystères de la nature
par
Théophraste BOMBAST von Honhenheim
Ermite souabe
dit Paracelse le Grand
Philosophe très-savant
dit Paracelse le Grand
Philosophe très-savant
Un grand dieu dedans
Nous l’avons vue, sa masse de rouge ardent- un grand dieu dedans a été délivré de l’obscurité
Rig-Véda V.1.2
Hergé ou le secret de l'image
Un livre qui nous permet de rentrer encore plus profondément dans l'univers d'Hergé et l'alchimie des images qui composent son œuvre majeur que sont les aventures de Tintin.
Extrait:
LA COULEUR, DEUIL DU NOIR
ET BLANC
L'expressivité symbolique
De même qu'il recourt de temps à autre aux ombres, dérogeant
à la régle selon laquelle il est toujours midi, de même Hergé utilise- t-il, sporadiquement,
la couleur à des fins autres que purement signalétiques ou rhétoriques. Dans Le Secret
de la Licorne, le combat, qui oppose le chevalier de Hadoque et le pirate Rakham,
revient à une sorte de lutte entre le Rouge et le Violet (pp. 24 et 25). Le Capitaine,
qu'on on peut ici qualifier d'acteur-narrateur, est quant à lui, porteur de son éternel
pull-over bleu. Or, celui-ci se trouve justement participer du système
chromatique discriminant les deux premiers protagonistes.
Articulée, à maints égards, avec cet autre système formé par
le couple narration-évocation, la triade rouge/bleu/violet, dont les intensités
diverses indique les hauts et les bas des péripéties contées, décline les
effets d'une séquence véritablement '' haute en couleurs" (Licorne, pp. 20
à 24).
Entre Hadoque et Rackham, les hostilités cessent enfin:
Rackham meurt laissant le chemin libre au Chevalier qui, par une nuit de pleine
lune (p 26, case 6) assiste à l'embrasement de la Licorne qu'il a lui-même provoqué.
Retour définitif au présent. Haddock qu'Hergé a fait se rasseoir, a recouvré
son calme et termine son histoire... tandis que derrière nos héros attablés
(case, 8 à 12), le mur de l'appartement du Capitaine semble encore rougeoyer
du drame qui vient de se dérouler sous nos yeux. Page 27, les choses sont revenue
à la normale. Sans avoir pour autant déplacé ses personnages, le dessin des
cases a retrouvé sa coloration passe-partout.
Une remarque s'impose, ici: Le Secret de la Licorne ( peu
retouché pair le tirage couleur de 1944) fait partie des livraisons quotidienne
en Noir et blanc qu'Hergé destine au Soir de
Bruxelles, en 1943. C'est en effet sous forme de strips que paraît cette aventure de Tintin. Or, même coloré (un an
plus tard), sous forme d'album, le dessin est tributaire de l'économie du noir
et blanc dont une des caractéristiques fondamentales voulait que l'arrière-plan
de l'image se diversifiât seulement lorsque les exigences du scénario
l'exigeaient.
L'opposition fond abstrait versus décor/paysage concret, dont
on compris plus haut, quel parti pouvait en tirer le dessinateur, disparait à
puer d 'Objectif Lune dont l'environnement technique veut que rien ne soit
laissé au hasard. Avec " l'archéologisme" du Temple du Soleil mais plus encore avec la "scientificité"
de l'aventure lunaire des deux albums suivants.
Hergé ou le secret de l'image
Essai sur l'univers graphique de Tintin
Essai sur l'univers graphique de Tintin
Présentation éditeur
Pierre Fresnault-Deruelle cherche
à lever le secret de la lumineuse complexité de l'ensemble du travail d'Hergé. Il
nous montre comment les aventures de Tintin forment une vaste chambre d'échos
où les images ne cessent de se renvoyer les unes aux autres.
Il nous initie à la
"scénographie", composition de motifs récurrents propre à l'œuvre du
maître de Bruxelles.
Il nous fait saisir que, chez ce
dessinateur-conteur, tout se tient, qu'un système sous-jacent et là qui unifie
l'organisation et la distribution des cases. De fait, avec les aventures de
Tintin, les décors se font contrepoints narratifs, et les gags sont aussi des
leçons d'art poétique où Hergé décline son idéal en la matière.
Pierre Fresnault-Deruelle est
professeur à l'Université de Paris II (Panthéon-Sorbonne). Ses premiers essais ont
été consacrés à la bande dessinée. Il orienta ensuite ses travaux sur la
propagande et la publicité [L'éloquence
des images , PUF], la rhétorique visuelle et l'affiche [L'image placardée, Nathan], sur la
peinture aussi [ La peinture au péril de
la parole, Muntaner], Des images
lentement stabilisées-Quelques tableaux d'Edward HOPPER, l'Harmattan], Hergé ou le
secret de l'image marque le retour à ses premières amours.
- Fresnault-Deruelle, Pierre
- Hergé
- 10/1999
- Éditions Moulinsart
- Autre format
- 2-930284-18-8
- 141
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