Pendant plusieurs années j'ai habité dans différents lieux des Monts du Lyonnais, gravitant autour de divers lieux sacrés méconnus que je découvris davantage avec l'ouvrage LA VOIE DES PIERRES de Jean-Louis Augay. C'est ainsi que j'appris qu'une des communes sur laquelle j'ai habité de nombreuses années était marquée par le sceau de l'alchimie. A ce moment là cela ne fit qu'amplifier mon intérêt pour l'alchimie et ma pratique pour la Bio-alchimie Hydricienne. La voie humide dans laquelle est inscrite cette nouvelle forme d'alchimie trouvait dans ma recherche des résonances avec l'énergétique du lieu, de ses légendes et de son histoire occulte et par une énergie marquée par la sacralisation des rivières et de l'eau, énergie "eau" caractérisant les Monts du Lyonnais, faisant face à l'énergie feu des Monts du Pilat. Je me reliais dans le même temps avec davantage de conscience aux lieux mégalithiques de cette région et avec l'énergie des paysages et la nature de cet endroit.
C'est dans la légende alchimique du dragon de Chevrières et l'histoire du Château que je découvris cette résonance alchimique d'un lieu où j'habitais avec ma propre recherche en alchimie.
Nous avons là une très intéressante symbolique alchimique dans cette légende dont l'histoire sert à transmettre les codes symboliques de l'alchimie et à signifier qu'il y avait une confrérie d'alchimistes dans ce village des Monts du Lyonnais.
Cette légende confirmait certaines découvertes intérieures dans mon cheminement spirituel autour des symboles du Diamant, du Dragon, et du Chevalier. Non seulement je trouvais un écho avec la pratique de la Bio-alchimie à travers l'énergie du lieu marqué autrefois par une confrérie d'alchimistes et le réseaux hydrique sacralisé de la région, mais de plus je trouvais aussi un ensemble d'indices corroborant des découvertes intérieures sur le plan de ma pratique de l'énergétique et de ma recherche spirituelle. Ce simple petit texte texte marquait une synchronisation entre Alchimie interne et externe dans mon cheminement spirituel.
Chevrières
LA LÉGENDE ALCHIMIQUE DU DRAGON
« Chevrières, petit village
remarquable, au sud de la vallée du Dragon, conserve précieusement son secret
au travers des légendes. Entouré de sources et de rivières, il devient le
terrier, l'antre du Dragon. Il est délimité par la Coise au nord, la Gimond à
l'ouest et l'Arbiche, traversant toutes de nombreux bois.
Son château est mentionné dans
l'histoire dès 1190 et l'église qui s'y rattachait n'était auparavant que la
simple chapelle du château dont la première date se situe en 1537. Elle aurait
été liée à la couronne de France.
Selon la légende, les habitants
de Chevrières étaient marqués à la fesse droite d'une Fleur de Lys! On parle
d'une autre légende étrange, celle d'un dragon qui, à chaque printemps vient
happer les sources de la région en leur laissant une odeur de soufre... Ce
mystère, cette histoire un peu plus éclairée par le livre de l'Abbé Signerin
est l'histoire du Père Rousset:
« Il nous affirmait qu'un matin, s'en allant en chasse, il y a bien
vingt ans de cela, il entendit un grand bruit à travers les hêtres et les
ormeaux dont les cimes s 'inclinaient sous un ouragan. Il se colla contre un
arbre, l'œil au guet, le fusil armé, et attendit. Il était à vingt pas d'une
source qui jaillit, pure comme du cristal, d'une coupe de sable fin, et va, en
murmurant, se perdre sous la mousse. Il vit le dragon, qui baignait sa langue
rouge dans la fontaine et lapait à grandes gorgées. C'était un corps de lézard colossal,
couvert d'écailles d'acier, avec une tête où se confondaient, dans un horrible accouplement,
toutes les horreurs phrénologiques dit bouledogue et du serpent. Il avait,
comme tout dragon vêtu suivant l'ordonnance, le dos vert et l'estomac couleur
de feu. C'était, en terme de vénerie, un beau coup de fusil, car l'animal
possédait un diamant monstrueux, auprès duquel la Régent et le Kohinor ne
seraient que de pâles graviers.
Comme c'était dans sa gueule que d'ordinaire il portait son trésor, il
lavait déposé pour boire. Il était là, étincelant comme le soleil et gros comme
un pavé. Le chasseur n'en pouvait supporter l'éclat. Au premier moment, il eut
peur... Tu ris, je gage! Ah! je voudrais, pour ta peine, te voir, même avec un
fusil à deux coups et du plomb de lièvre, en face d'un tel gibier...
Pourtant la vue du diamant et la pensée de la bonne œuvre à faire (car
on accusait le dragon d'une foule de méfaits) ranimèrent le père Rousset qui
visa au cœur et fit feu de ses deux amorces. Un cri affreux retentit jusqu'à
Saint-Symphorien, à trois lieux de là, ce qu'affirmèrent les gens dignes de
foi. Le père Rousset ne vit plus rien... Il attendit quelques minutes et courut
à la place où était le monstre. Il trouva de larges flaques de sang
noir qui fumait encore; une énorme branche de chêne brisée comme un
roseau, et, à la place où reluisait le diamant, un charbon éteint. Un petit
berger- lui dit qu'au moment où il avait entendu deux coups de fusil, il avait
vu passer devant le soleil un grand nuage qui avait des ailes... Le dragon
avait quitté cette terre inhospitalière, où l'on tirait sur les gens qui
portent des diamants. Le père Rousset espère qu'il est allé se faire pendre
ailleurs, car oncques depuis nul n'en ouï parler: La source où buvait le dragon
a gardé un goût de soufre très prononcé; elle a une vertu souveraine pour
guérir les migraines et cicatriser les blessures ».
Aujourd'hui encore, on montre au
bois de Messilleux et dans le pré du Sire, la fontaine dite du Dragon, dont
les eaux ont une odeur de soufre.
La légende, le mythe, les contes
ont été des messages portant des vérités fondamentales afin de guider et de
transformer l'homme au travers de sa quête. Une des légendes les plus
alchimiques du Moyen Age, nous rappelant que la véritable transmutation, hormis
celle des métaux, est celle de l'être humain. La royauté était proche d'un
ésotérisme religieux alchimique dont les pratiques d'évolution spirituelles
étaient appelées « l'art royal ».
Cette voie royale devait conduire
à une vie mystique, où les racines du péché extirpées, l'homme deviendrait généreux,
doux, pieux, croyant et craignant Dieu, afin de transformer l'homme en « pur
esprit » appelé aussi « grand œuvre » dont les éléments sont le soufre et le
mercure (le feu et l'eau), les influences célestes et terrestres.
La légende alchimique du dragon
divulgue par sa symbolique la véritable transmutation de l'homme. À celui qui
enlèvera le voile occulte sera révélé la vérité fondamentale du dragon de
l'homme et de son mystère.
Aujourd'hui la « fontaine du
dragon », guérisseuse des blessures et des maux de tête, coule toujours dans le
petit bois de Messilleux, en haut du pré du sire, mais l'odeur de soufre semble
avoir disparu. Peut-être le dragon, après son envol, n'est-il jamais revenu? Le
bois du sire est tout en longueur. Au centre même de ce boisa a été créé un «
découvert », sans doute pour les chasses à gros gibier... à moins qu'il ait été
destiné à chasser le dragon!
Pendant la Terreur de 1793,
Chevrières s'est réveillé! Antoine Croiziez, fermier de la Badouillère, surnommé
« le Roi de Chevrières » dirigeait une milice locale au nom du roi. C'est avec
deux mille hommes qu'il mena une lutte héroïque contre les révolutionnaires
afin de protéger leur religion du dragon...
Dompter ces puissances, vaincre
le dragon, c'est alors, non seulement s'opposer aux forces instinctives, aux
terreurs inconscientes, mais les dominer pour rétablir l'ordre humain et
céleste, autrement dit en comprendre la nature pour « fertiliser » la vie.
L'homme doit retrouver la partie
féminine de son Être pour vaincre le dragon en lui-même.
Le « chevalier » réalise une
triple opération :
1/ Il purifie par son courage et
sa volonté les forces qui l'empêchent de combattre son propre dragon intérieur.
2/ Il récupère son élément
complémentaire féminin
3/ Il s'ouvre ainsi le chemin
d'accès au « trésor ».
Enchaîner le dragon, c'est se
rendre maître des forces puissantes de la nature, y compris celles inhérentes à
la nature féminine. Vaincre le dragon, c'est abattre les formidables barrières
qui séparent l'instinct de l'amour pur.»
Le Dragon, en Orient comme dans les connaissances anciennes
de l'Occident, rejoint «l'énergie primordiale ». Les rivières ont toujours été considérées comme la circulation la plus visible de cette énergie. C'est
dans « le Classique du Dragon aquatique », livre de la Chine du VII
siècle, que nous retrouvons la science de l'énergie des fleuves et des
rivières. L'occident est resté beaucoup plus discret et dissimule encore de
nombreux secrets au plus profond de ses paysages.
Fort heureusement, aujourd'hui encore, nos mythologies nous
en parlent: les rivières suivent les « eaux du ciel où voguent les barques des
dieux planétaires et traçant des sillages représentant la grande écriture
céleste ». (Le Ciel sur la Terre est une connaissance très ancienne!).»
Extrait de LA VOIE DES PIERRES de Jean-Louis Augay -
-La vallée de la Coise une rivière sacrée au cœur des Monts du Lyonnais.-