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L'occultisme ne s'épanouit vraiment que lorsqu'il est soumis au Divin. La Mère

La plus haute existence divine



   Nous avons dans ce commentaire de Sri Aurobindo sur l'Isha Upanishad tout d'abord la condition ultime de l'existence consciente de l'immortalité (amrita) en la conscience-force-félicité (sat-chit-ananda). Sri Aurobindo y définit le principe Supramental (vijnana) permettant cet accomplissement.

D'autre part , nous avons au sein de l'existence consciente ultime de Satchitananda la description des sept pouvoir de Chit comme étant sept eaux symbolisant les sept courants de la conscience humaine. Nous retrouvons là encore le symbolisme puissant de l'eau, fil conducteur dans le cadre de la recherche Bio-Alchimique qui se veut un moyen d'activer et d’accélérer le but du plus haut accomplissement de l'existence divine. Un moyen externe qui ne doit pas être pratiqué à l'exclusion de la recherche intérieure menant vers cette ultime réalisation, c'est-à-dire par les moyens internes du yoga intégral et de la supramentalisation qui s'en suit. Le voie supramentale du yoga intégral est ce moyen interne par lequel l'homme peut accélérer ce processus d'évolution.
 Aperçu

 La plus haute existence, propre au divin Sachchidâ­nanda, étant une et cause d'elle-même, ne peut être troublée par les images de, naissance et de mort. Elle est donc appelée amrita, immortalité, et proposée comme l'état de félicité vers lequel il faut tendre, et dont l'être jouit lorsqu'il dépasse l'état de la mort (Versets 12, 15, 17, 18).

    La plus haute existence divine s'associe à l'existence mortelle inférieure par la pensée causale (1) ou supramentale, vijnâna. C'est la pensée causale qui, servant de support et de guide secret aux activités mélangées, mentales, vitales et corporelles, organise les constructions exactes de l'univers et les contraint d'être. Elle est appelée dans le Véda « Vérité », parce qu'elle représente pour la vision directe la vérité des choses, étant à la fois indépendante d'elles et inclue sous leurs apparences »; « Justice » ou « Loi », parce que contenant en elle le pouvoir effectif de Chit, elle évolue toutes choses conformément à leur nature avec une maîtrise et une justesse parfaites ; « Infinitude », parce qu'elle a l'ampleur de l'intelligence infinie, compréhensive de toutes les activités du Cosmos.

    En tant que Vérité, vijnâna conduit vers l'Unique la conscience divisée, en même temps qu'elle aperçoit dans le multiple la vérité de toutes choses. Vijnâna est la divine contrepartie de l'intelligence inférieure qui est celle de la division.

    Les rishis védiques nomment ces sept pouvoirs de Chit : « Les Eaux », et les représentent comme sept courants s'immergeant dans l'océan (2) de la conscience humaine ou émergeant d'elle. Ces sept pouvoirs, coexistant ou coéternels, sont dans l'univers inséparables, bien que chacun d'eux puisse s'exercer et se manifester successivement en chacun des autres. Involués dans la nature physique, ils doivent nécessairement s'en évoluer. Ils peuvent être retirés dans le sein du pur Infini ou s'émaner à nouveau de lui.

Le déploiement et le reploiement de l'Unique dans la multitude et de la multitude dans l'Unique, telle est la loi de l'éternel retour des cycles cosmiques.



 (1) Non pas la pensée mentale abstraite, mais la Pensée réelle, Conscience, Force et Béatitude de l'Être, précipitée en une discriminatrice, qui embrasse toutes les vérités et toutes les puissances de sa propre existence, qui porte dans sa connaissance de soi la volonté de se manifester, la puissance de toutes ses possibilités et la puissance de toutes ses formes. Elle

est puissance agit et réalise, aussi bien que connaissance maîtresse de ses propres activités.

 (2) Hridya samudra, l'océan du cœur. (Rig Véda, IV, 585).-



Sri Aurobindo, Isha Upanishad