Deuxième Livre de La Philosophie aux Athéniens, Paracelse
Dix-huitième texte.
Nous ne voulons pas nous débarrasser [et ignorer] l'evestrum dans son essence mortelle et immortelle. L'evestrum, c'est comme une ombre sur un mur. L'ombre vient et croît avec le corps et reste avec lui jusque dans sa Matière Ultime. L'evestrum prend son origine en même temps que la première naissance de toute chose. Car les choses, avec ou sans âme, sensibles ou insensibles, sont accompagnées d'un evestrum, ainsi que tout ce qui donne une ombre. Par trarames, il faut entendre une ombre, une essence invisible. Trarames est née avec la raison et les sens des animaux. Philosopher sur trarames et evestrum appartient à la sagesse suprême. Car l'evestrum confère le don de prophétie, trarames la clairvoyance. Prédire l'avenir de l'homme, de l'animal, du bois et autres choses, cela vient de la lumière de l'evestro. Ce qui ressortit à l'entendement vient de trarames. C'est pourquoi certains evestra sont au commencement, d'autres non. Ceux qui sont au commencement ont en eux un principe impermanent [qui meurt] et un principe éternel qui survit. Le second doit aiguiser l'intelligence du premier. L'evestrum mortel connaît l'evestrum éternel ; la connaissance est une mère du prophète. Le fondement de toute raison est tiré de l'evestro avec la lumière de la nature. C'est pourquoi le prophète « éventre », ce qui veut dire qu'il parle par l'evestro. Mais si l'esprit prophétise, c'est en dehors de la lumière de la nature. À cause de cela, il peut pour nous être trompeur, faux, incertain. Mais aussi, à l'inverse, certain et véridique. Et de même trarames, l'ombre de la raison, doit être divisée (1).
1. Comme est divisé l'evestrum, l'un trompeur, l'autre véridique.
TEXTES PHILOSOPHIQUES de THÉOPHRASTE BOMBAST von HOHENHEIM