Deuxième Livre de La Philosophie aux Athéniens, Paracelse
Vingt et unième texte
Parce qu'un evestrum obumbratus naît et grandit avec les créatures, il est possible de prédire le déroulement de l'existence de chacune d'elles. Lorsqu'un enfant naît, evestrum naît avec lui et toujours façonne en lui ce qu'il est et sera jusqu'à son dernier jour. Par cela, on peut voir ce qu'il fera. Et si quelqu'un meurt, la mort n'arrive pas sans que l'evestrum donne des signes annonciateurs, soit en frappant, soit en tombant, soit à l'aide d'un signe correspondant à son métier. On peut donc remarquer que l'evestrum est un prodrome de la mort. C'est sa fonction.
L'evestrum est aussi uni à ce qui est l'éternel car, après la mort de l'homme, il reste sur la terre et indique si l'homme est dans l'allégresse ou dans les tourments avec sa [nouvelle] naissance. Il ne faut pas parler comme les naïfs et dire que ce sont des esprits ou des âmes, ou que ce sont des morts qui errent. C'est l'evestrum de l'homme et il ne cède pas jusque dans la dernière bergerie où toutes choses seront réunies. L'evestrum donne des signes ; mais seuls les saints, par leur evestrum, oeuvrent et donnent à comprendre des signes extraordinaires. Comme le soleil qui par sa lumière manifeste sa chaleur, sa nature et son essence. Ainsi sont en nous les evestra praesagientia et les evestra prophetica et il faut les croire. Ils gouvernent le sommeil et les rêves en préparant et formant les choses à venir et en indiquant leur nature, leur sens, leur essence, leurs désirs et leurs pensées.—
TEXTES PHILOSOPHIQUES de THÉOPHRASTE BOMBAST von HOHENHEIM