Deuxième Livre de La Philosophie aux Athéniens, Paracelse
Vingtième texte.
Pour nous, le plus important est de connaître evestrum prophétique. La turba magna est une essence de la même sorte qui permet de prédire tout ce qui advient dans les quatre mondes. Les prodiges, ou ce qui va à l'encontre de la nature, ou contre l'opinion ordinaire et la vie, tout cela est connu par evestrum prophétique, lequel est tiré de la turba magna et se couvre d'ombre. Il est indispensable que le prophète connaisse la turba magna car elle participe de la plus haute raison et s'unit à elle. Il est possible à un mortel de connaître la turba magna jusque dans son extrême résolution. C'est par elle que tous les prophètes ont parlé car en elle se trouvent tous les signes concernant le monde. Tous les evestrum aussi viennent d'elle ainsi que les comètes obombrées et les étoiles annonciatrices qui vont contre le cours du ciel; et toutes les impressions ont aussi leur principe dans la turba et non dans le firmament ou dans l'astre. Car si une chose extraordinaire dont on n'a pas entendu parler doit se produire, il y a des signes précurseurs qui manifestent telle chose aux gens et par lesquels un malheur peut être annoncé. Ces présages ne viennent pas de la nature mais de l'evestrum prophétique. La mort, la guerre, les révoltes envoient leurs annonciateurs. Tous viennent de la turba. Et celui qui reconnaît evestrum proprietet, celui-là est un prophète et un devin et il annonce les choses futures. Car Celui qui domine toutes choses ne s'entretient pas avec les mortels. Il ne leur dépêche pas ses anges du lieu où Il séjourne pour ce qu'ils doivent annoncer. Tout cela a son explication dans la turba magna, laquelle a été prise pour Dieu par beaucoup de païens et de Juifs qui ont été aveuglés dans leur explication de la divinité.
TEXTES PHILOSOPHIQUES de THÉOPHRASTE BOMBAST von HOHENHEIM