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L'occultisme ne s'épanouit vraiment que lorsqu'il est soumis au Divin. La Mère

Le voyage initiatique dans le monde de Tintin

Bertrand Portevin poursuit le voyage initiatique dans le monde de Tintin, sur les traces du « génie de Georges Rémi ».
    Bertrand Portevin a décidé de traqué le daïmôn de Hergé. Cette quête le conduit aux abords de nombreuses traditions, en terre d’Hermès et même dans les temples maçonniques. Les allusions aux grands mythes initiatiques sont nombreuses dans les aventures de Tintin.
 http://www.baglis.tv/livres/1155-le-demon-inconnu-dherge

 
Il semble bien que Hergé fut désireux de laisser une œuvre codée ou pour le moins une œuvre incitatrice. Langue des oiseaux et Gai Savoir sont présents dans l’œuvre. De signe en signe, de symbole en symbole, de jeu d’enfants en jeu de mots, des chemins insoupçonnés se dessinent. Bertrand Portevin invite avec talent le lecteur à les suivre, lecteur qui, enfance oblige, ne saura résister à ce retour en enfance pour mieux s’accomplir.
    Exemple à propos de l’album Les Bijoux de la Castafiore.
    « Comme je crois que je n’aurai pas la place de traiter in extenso de cet album extraordinaire, je me contenterai donc de noter  quelques points et indices pour chercheurs de Sagesse.
    Le premier est la bienveillance du capitaine Haddock envers les Gitans. Elle ne m’étonne pas une seconde, la sachant héritée des templiers, des rois écossais en enfin des francs-maçons. Et je m’amuse à rapporter qu’historiquement leur rassemblement écossais annuel « se tenait dans un secteur des terres de Roslin appelé les Stanks, les « Fétides », exactement l’endroit ou Hergé situe l’action de départ.
    Je note en deuxième lieu que, sur la couverture, Tintin fait le signe d’Harpocrate, le jeune garçon égyptien au doigt posé sur les lèvres et porteur de la mèche de l’enfance. C’est tout simplement le signe classique du secret, effectué par le propre fils de la divine Isis, la déesse rouge, « la dame à la robe rouge », comme on la surnommait dans l’Egypte antique. Pour signifier son Isis, Hergé reprend le portrait immémorial trait pour trait ! C’était Isis la rouge, l’épouse, Isis la noire, la « souveraine et protectrice des morts », et Isis la blanche, Mère et Vierge tout à la fois : les trois couleurs du grand Œuvre philosophique pour l’antique triple déesse. Comme de bien entendu, Hergé lui donne ici ces trois couleurs sous couvert de trois robes (…)
    Cet album est un hymne magnifique à l’Egypte et à Chreste Isis, la « gentille Isis », la mère de tous les dieux. Elle est représentée chez les Egyptiens par le milan femelle, et chez Hergé, par la diva de Milan au nez aquilin. Elle est fêtée au mois de mai, qui est justement le mois de cette aventure, avec en cadeau deux petits clins d’œil, l’un en forme de marbrier répondant au doux prénom d’Isidore, Don d’Isis, l’autre en forme de médecin de campagne roulant en AMI 6, en âme Isis… Elle dit arriver fourbue de sa tournée indienne, et c’est suivie d’un cortège de « véritables Tziganes », comme les qualifie le professeur Tournesol, qu’elle fait sa grande apparition au château. Les livres savants et autres encyclopédies nous apprennent que ces Tziganes sont d’une secte de manichéens venus, d’abord de Phrygie, le pays des initiés à la houppe rouge, puis de l’Inde, localisation confirmée par le même professeur et son pendule infaillible qui indique le sud-est. Ce sont bien, comme on les surnomme aussi, des « Gypsies », des « Egyptiens », des continuateurs du culte de la Grande Mère des dieux. En vous intéressant à ce culte et aux mystères d’Isis, auxquels prétendent se rattacher francs-maçons et Rose-Croix, vous vous émerveillerez ( le mot est quasi trop faible) en relisant cet album. »
    On perçoit aisément la passion de l’auteur qui s’ajoute à son érudition pour faire ce livre étonnant. Bertrand Portevin ne prétend pas délivrer une vérité, il est trop conscient qu’on ne trouve que ce que l’on cherche, mais il redonne vie de manière inattendue, tintinesque, à de nombreux mythes initiatiques.