Pour
accomplir le le Grand Oeuvre, l'alchimie fait allusion au VITRIOL, qui a
plusieurs significations occultes. V.I.T.R.I.O.L.= Visita Interiora Terrae
Rectificando Invenies Occultum Lapidem ("Visite l'Intérieur de la
Terre et en Rectifiant tu trouveras la pierre cachée").
En
alchimie externe le vitriol est l’acide sulfurique : le vitriol blanc est
le sulfate de zinc, le vitriol bleu le sulfate de cuivre, le vitriol vert le
sulfate de fer.
En
alchimie interne il renvoie à la pratique occulte qui consiste à la technique
du souterrain consistant à projeter son corps astral dans l'intérieur de
la terre en se servant de visualisations et de méditations spécifiques basées
sur la croix celtique et éventuellement le cosmos-tellurisme des allées
mégalithiques, ou dans les excavations naturelles pouvant favoriser cette
initiation (grottes, cavernes...).
Certaines énergies telluriques canalisées par la pierre, la roche, le minéral sont vecteur d'un champ d'énergie propice à cet occultisme astral. Par exemple les cavités naturelles du bois de Païolive, les dykes volcaniques du Mézenc et volcans du Massif central, aussi bien que les grottes pariétales amplifiées par l'art rupestre dans les cavernes préhistoriques tel que fond de Gaume en Périgord, ou encore les allées couvertes et autres dolmen tel que Gravinis en Bretagne, les cryptes des cathédrales telles que Chartres ou les pierres sacrées telles que celle de la Cathédrales du Puy sont toutes vecteurs de forces et d'énergies spécifiques selon leur nature et l'orientation qui leur a été donnée en vue d'un bénéfice particulier.
Cette
utilisation de la pierre et sa maîtrise rejoint l'idée de A. E. VAVOGT
dans Le Silkie: " Chaque pierre possède en elle l'histoire de
l'univers; chaque forme de vie a évolué à partir d'un état primitif pour
aboutir à un état sophistiqué. Si l'on touche le ressort de cette évolution dans
une chose vivante — une pierre —, elle doit s'ouvrir ". Cette vérité
est confirmée par l'astrophysique nucléaire des étoiles et par la mémoire
géologique contenue dans certaines pierres volcaniques. Par exemple (a coulée
de lave solidifiée de la Pierre Bazanne du Haut Forez témoigne d'un magnétisme inversé,
mémoire d'une époque où les particules de magnétite de la lave éruptive se sont
alignées sur le pole magnétique de l'époque, au pole sud, aisément vérifiable
avec une boussole sur certaines zones spécifiques de la lave solidifiée (voir les travaux du
physicien français Brunhes en 1906 qui observa que dans certaines laves
le champ magnétique était inversé, phénomène confirmé par le Japonais
Matuyama (voir à ce propos : L'inversion du champ géomagnétique sur les Dossiers éducatifs de Luxorion et l'émission france inter Pôles magnétiques : la Terre perd-t-elle le Nord ?).
L'exploration
vers les entrailles de la Terre par les procédés énergétiques de l'occultisme
astral selon Papus rejoint certaines pratiques chamaniques des Naguals
mexicains et méditations de descentes et d'intégration de différentes
traditions spirituelles. Elles ont pour but de déclencher des révélations, des
connaissances sur le royaume minéral, sur le lien énergétique avec ce royaume
en soi, la connaissance de certains principes alchimiques, la plongée
dans les profondeurs de la psyché à différents niveaux de conscience.
Dans
le conte initiatique de Lewis Caroll "Alice au pays des merveilles"
les lapins font allusion aux souterrains qu'il faut visiter, où ils serviront
de guides. Jules Verne nous initie aussi à cette introspection au cœur de
la matière en soi et terrestre avec son "Voyage au centre de la
Terre". De même la symbolique du conte "Blanche Neige et les sept
nains" qui évoque l'union des contraires -les noces
chymiques- à travers Blanche Neige l'albedo (l'oeuvre au blanc) ,
le Prince Charmant l'élixir d'immortalité, les sept nains les mineurs creusant
la montagne de la Materia prima. Les sept nains personnifient eux-mêmes
les sept métaux en tant qu'aspects de la matière minérale et les énergies
cosmiques solidifiées. Les sept nains, précise Jean Biès dans "Les
Alchimistes ", sont les gnomes de la Kabbale, gardiens des trésors cachés
(du latin alchimique gnomus "intelligence" , analogue au
grec gnôsis "connaissance ésotérique". Les nains sont aussi
les kobolds des légendes germaniques, sortent de lutins. Kobolds est
étymologiquement analogue à cobalt. Selon l'entretien entre Christine
Ockrent et le comte de Marenches relaté dans l'ouvrage Dans le secret des
princes , le cobalt est l'une des huit matières premières stratégiques
considérées comme indispensables en temps de guerre comme en temps de paix,
avec le germanium, le titane, le magnésium, le platine, le mercure, le
molybdène (acier) et le niobium (alliages spéciaux extrêmement rares).
À
travers la symbolique des sept nains, nous retrouvons les métaux symbolisant
des typologies de l'humain. Les métaux renvoient eux-mêmes à une relation avec
les astres, déterminant certaines fonctions de l'esprit: à Saturne correspond
la raison; à la Lune le mouvement vital; au Soleil la connaissance intuitive; à
Jupiter la faculté de décision et la volonté; à Mars le courage et
l'imagination projective (active); à Vénus l'amour, l'altruisme et
l'imagination réceptive (passive).
Au
sept nains-gnomes symbolisant les sept métaux correspond les sept corps
planétaires et les sept couleurs permettant d'identifier les nuances des étapes
du Grand Oeuvre: Saturne-plomb-noir (nigrido), Jupiter-étain-gris,
Lune-argent-blanc (albedo), Vénus-cuivre- (orangé ou vert) (citrinitas ou viriditas)
, Mercure-mercure-marron (mélange de toute les couleur du cercle chromatique en
mouvement)- Mars-fer-rouge (rubedo); Soleil-or-pourpre. Pour un
approfondissement sur ce thème voir l'article du site http://cura.free.fr
de Patrice Guinard : Planètes, Couleurs et Métaux. Knorr von Rosenroth se réfère dans sa Cabala denudata parut en 1677 à l'Ashmetzasef, traité d'alchimie qui établit ds correspondances entre les sept métaux et les sephiroth.
Les
pierres précieuses ont quant à elles toujours été considérées comme la
matérialisation des centres énergétiques du corps subtil (chakra du
tantrisme, latifa du soufisme).
Nous
pouvons méditer sur ce thème de la pierre, entre la pierre philosophale, la
pierre précieuse, la pierre levée, menhir ou autres dolmen, cromlech, tables...
, pierres à l'état brut, squelette de la Terre, pierres ouvragées des temples
et cathédrales, pierres guérisseuses, etc., la fonction de la pierre est
récurrente, la pierre vivante (cf. La voie des pierres).
La pierre chez Zozime de Panopolis symbolisée par le monolithe blanc
du temple est le lieu de l'illumination, c'est-à-dire que la pierre est
une évocation de l’accroissement de la conscience, tel est aussi son
sens symbolique. Les visions de Zozime évoquent un autel en forme de
coupe, le vase hermétique du Grand Oeuvre alchimique. Pour Zozime,
gnostique égyptien du IIIe siècle "cette pierre est une chose qui se
trouve en toi plus fixe (que nulle part ailleurs), créée par Dieu, tu
en es la minière (la primera materia); elle est extraite de toi,
et où que tu sois, elle reste inséparablement avec toi [...]. Elle est
fixée en toi: dans le mercure des sages. Tu en es la minière,
c'est-à-dire: elle est enfermée en toi et tu la tiens cachée ; elle est
extraite de toi, puisqu'elle est réduite (à son essence) et par toi
dissoute. Elle ne peut pas être parfaite sans toi, et tu ne peux pas
vivre sans elle".
Nous retrouvons ces sujets de méditation sur la pierre évoquée par Zozime avec Wolfram von Eschenbach pour qui le Graal devient dix siècle plus tard une pierre, fusionnant la vison de Zozime de la coupe hermétique et la symbolique alchimique de la pierre philosophale. Le lapsit exillis de son roman Parzival évoque le lapis exilis la "pierre invisible" (cachée), pierre angulaire symbolique du Christ, la pierre d’achoppement sur laquelle se purifie l'être, et le lapis elixir, la "pierre elixir", qui n'est autre que la dénomination de la pierre philosophale, autrement dit le lapis lapsus e caelis , la "pierre tombée des cieux".
Dans les versions du roman du Graal de Perceval le gallois, les chevaliers que rencontrent respectivement Peredur, Perceval et Parzival sont respectivement au nombre de 3-4-5. Leur nombre symbolise selon Robert-Jacques Thibaud en -3- "la Triade originelle, le principe strucurant les divinités , les trois plans de l'existence et les trois niveaux de conscience (physique, intelectuel, spirituel), à l'incarnation de l'esprit dans la matière -4-, ce qui est construit et stabilisé dans le temps et l'espace et -5- à l'énergie créant dans la matière. Ces trois nombres 3-4-5 donnent le triangle parfait de Pythagore." (Perceval de Peredur à Parzival, Une source de la spiritualité occidentale).
Nous retrouvons ces sujets de méditation sur la pierre évoquée par Zozime avec Wolfram von Eschenbach pour qui le Graal devient dix siècle plus tard une pierre, fusionnant la vison de Zozime de la coupe hermétique et la symbolique alchimique de la pierre philosophale. Le lapsit exillis de son roman Parzival évoque le lapis exilis la "pierre invisible" (cachée), pierre angulaire symbolique du Christ, la pierre d’achoppement sur laquelle se purifie l'être, et le lapis elixir, la "pierre elixir", qui n'est autre que la dénomination de la pierre philosophale, autrement dit le lapis lapsus e caelis , la "pierre tombée des cieux".
Dans les versions du roman du Graal de Perceval le gallois, les chevaliers que rencontrent respectivement Peredur, Perceval et Parzival sont respectivement au nombre de 3-4-5. Leur nombre symbolise selon Robert-Jacques Thibaud en -3- "la Triade originelle, le principe strucurant les divinités , les trois plans de l'existence et les trois niveaux de conscience (physique, intelectuel, spirituel), à l'incarnation de l'esprit dans la matière -4-, ce qui est construit et stabilisé dans le temps et l'espace et -5- à l'énergie créant dans la matière. Ces trois nombres 3-4-5 donnent le triangle parfait de Pythagore." (Perceval de Peredur à Parzival, Une source de la spiritualité occidentale).
En
visitant l'intérieur de la terre, nous opérons un travail de descente dans les profondeurs
de l'être en relation à différents niveaux de conscience jusque dans la matière
même pour y découvrir l'unicité de conscience qui la constitue et
l'intelligence qui l'habite. C'est une réalisation spirituelle par et dans
la matière même qui affranchit du sentiment de séparativité et de discontinuité
avec la matière qui nous entoure dans l'univers entier. Ce travail de
conscience opère une exploration de la nature de l'univers à plusieurs niveaux.
La descente et l'ascension sont le mouvement de la Conscience unique révélant
sa manifestation à des niveaux de densités énergétiques aux variations
infinies, de la matière la plus dense aux plus hauts sommets de
l'être-conscience-force-félicité, le Sat-Chit-Shakti-Ananda de l'antique
connaissance indienne du sanatana dharma, la sagesse éternelle.
Nous
découvrons par le triple mouvement de l'ascension, de la descente et de
l'intégration l'essence du yoga intégral selon Sri Aurobindo: la capacité
d'intégrer les couches les plus obscures de notre être ouvre à une
transformation possible par la descente de la lumière, de la conscience dans
les tréfonds de l'inconscient et du subconscient et du socle physique
"dense et noir" de la matière même.