Pages

L'occultisme ne s'épanouit vraiment que lorsqu'il est soumis au Divin. La Mère

Pour pouvoir être immortel



 Extrait de L'Agenda de Mère, novembre 1960:

"Tout au début, quand je commençais à avoir la conscience de l’immortalité et que je mettais en présence cette vraie conscience de l’immortalité et la conception humaine de l’immortalité (ce qui est tout à fait différent), je voyais si clairement que l’être (même un être tout à fait ordinaire et qui n’est pas en soi une collectivité, comme le serait un écrivain, par exemple, un philosophe ou un chef politique), quand il se prolonge par l’imagination dans ce qu’il appelle «l’immortalité» (c’est-à-dire une durée indéfinie), ce n’est pas lui tout seul qui se prolonge: c’est toujours, nécessairement, tout un agglomérat, une collectivité, un ensemble de choses qui représente la vie et la conscience qu’il a dans son existence présente. Et alors j’ai fait cette expérience avec pas mal de gens; je leur ai dit: «Pardon, admettez que, par une discipline particulière ou une grâce particulière, votre vie se prolonge indéfiniment; nécessairement ce sont les circonstances dans lesquelles vous vivez, cette formation que vous avez faite autour de vous et qui est constituée par des gens, des rapports, des activités et tout un ensemble de choses plus ou moins vivantes ou inertes – c’est ça que vous prolongez. Mais ça ne peut pas se prolonger comme ça! parce que tout change constamment. Et il faut que vous suiviez, pour pouvoir être immortel, que vous suiviez ce changement perpétuel; autrement naturellement il arrive ce qui arrive maintenant: un jour vous mourez, parce que vous ne pouvez pas suivre. Donc, si vous suivez, tout ça tombera de vous! Comprenez que ce qui se prolongera, c’est quelque chose de vous que vous ne connaissez pas très bien, mais qui est la seule chose qui puisse se prolonger – et tout le reste va tomber tout le temps... Est-ce que vous tenez encore à être immortel?» – Il n’y en a pas un sur dix qui m’ait dit oui!... Je suis arrivée à leur faire sentir la chose concrètement, alors ils vous disent: «Ah! non! Ah! non, on peut aussi bien changer de corps alors, puisque tout le reste change! qu’est-ce que ça peut bien nous faire!» Mais la chose qui reste, c’est ça; c’est ça qu’il faut tenir à garder vraiment; mais pour cela il faut que ce soit ça qui soit vous, pas tout cet ensemble. Ce que vous appelez «vous» maintenant, ce n’est pas ça, c’est tout un ensemble de choses!"

Mère