Extrait de l'Agenda de Mère, août 1961:
"L’autre tradition, celle dont Théon disait qu’elle était à
l’origine de la Kabbale (il disait qu’elle était à l’origine des deux: de la
Kabbale et des Védas), cette tradition avait la même conception que celle de
Sri Aurobindo, c’est-à-dire la conception de la vie divine, d’un monde divin;
que le sommet de l’évolution serait la divinisation de tout ce qui est
objectivé, avec, à partir de ce moment-là, une progression sans recul (parce
que maintenant, on avance et puis on recule, on avance et puis on recule
encore), mais alors, ce mouvement de recul ne sera plus nécessaire: ce sera une
ascension continue. Ils avaient cette conception-là. Parce que Sri Aurobindo
n’avait rien écrit encore au moment où j’ai rencontré Théon, et Théon m’a parlé
très clairement de cette conception-là (Théon avait écrit toutes sortes de
choses mais pas philosophiques: c’était tout des histoires, et alors des
histoires fantastiques! mais il y avait, derrière, une connaissance qui était
celle-là – la même). Et quand on lui demandait d’où il la tenait, il disait que
c’était antérieur à la Kabbale et antérieur aux Védas – il connaissait bien le
Rig-Véda.
Mais Théon n’avait pas du tout idée de la voie de la bhakti [dévotion, amour], pas du tout. L’idée de surrender au Divin [soumission, abdication] lui était
absolument étrangère. Mais il avait l’idée de la Présence divine ici (Mère désigne le centre du cœur), du Divin immanent et de
l’union avec Ça. Et il disait que c’était par l’union avec Ça et en laissant Ça
transformer l’être, qu’on arriverait à cette création divine et à la
transformation de la terre.
C’était, lui qui, le premier, m’a donné cette idée que la
terre était symbolique, représentative – symbolique de l’action universelle
concentrée pour permettre aux forces divines de s’incarner et de travailler
concrètement. Tout cela, c’était de lui que je le tenais."
Mère
En lien:
sur wikipedia
Max Théon (1848-1927), Alias AYA AZIZ
sur Gallica: